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Eliott Campbell

"Eliott Harry Desmond Campbell. Un sacré numéro. 

Invité de partout, toujours suivi, toujours écouté, toujours admiré. Il ne fait parti d'aucune association, aucun bureau, suit des cours dont tout le monde se fou, mais parce qu'il est le fils de Jonathan Campbell, cet artiste instable sous cocaïne diluée au Xannax, les gens l'acclament. Il pourrait leur marcher dessus que certains le remercieraient. 

La première fois que je l'ai aperçu, il roulait en Bugatti 57. Un véritable extravagant, un cliché avec deux jambes et une belle gueule. Un véritable dandy, toujours dans la démesure. Ça a l'air de lui plaire, en plus.

Il est insupportable, collectionne les centres d'intérêts bidons aussi bien que les culs de ses admirateurs. Figurines de chiens hideuses sur la rampe du balcon, un aigle royal appelé Norbert comme animal de compagnie, fontaine de moelleux dans la cuisine, une passion pour les latté aux citrouilles en plein moi d'avril ou pour les danois au fromage. Rien ne va, chez ce gars. 

Il peut passer des heures à déblatéré on ne sait quoi sur Wilde, puis partir s'acheter une basse sur un coup de tête avant de l'entreposer dans les couloirs de sa foutue résidence étudiante pleine de fric.

Il est trop calme, trop parfait, trop droit, trop doux, mais aussi trop cynique, détraqué, insensible à la fois. Il a les yeux trop vides, c'est effrayant. Je serais prêt à parier qu'il est aussi taré que ce qui reste de sa toxico de famille."

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"Je regrette tellement. J'ai la nausée rien qu'en y pensant.

De n'avoir rien dit, rien fait, quand j'ai vu que Nora était partie. Ma Nora, mon soleil, mon amour.

Elle était celle qui me soutenait quand papa et Kathy faisaient de la merde, tu sais ? C'est elle qui venait dans ma chambre pour me changer les idées, mettre la musique à fond pour ne plus rien entendre, lire des romans stupides pour qu'on ait le droit à des histoires qui finissent bien, qui me ramenait ces figurines idiotes pour me faire rire. C'est elle qui me protégeait de tout. Jusqu'à ce que ce papa se mette à la fournir elle aussi. Il ne voulait plus se défoncer seul. Connard.

Et elle souffrait tellement, je n'avais rien vu, mais elle souffrait tellement qu'elle a accepté. Et puis un matin, il n'y avait plus rien. Plus de vêtements, plus de bouquins, plus de produits. Elle avait même emporté sa brosse à dent. 

Il me restait qu'une chose : ce paquet cadeau à fleurs jaunes ignoble posé sur le bureau. Le jaune était sa couleur préférée. 

Je sais que c'est encore une figurine - la dernière, probablement. Mais je veux l'ouvrir quand elle sera avec moi. C'est ce qu'on faisait toujours.

Elle me manque.

Nora, ma petite fleur."

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